Les produits de la mer, une traçabilité encore flottante
Une traçabilité amont difficile à mettre en place
Dans un contexte de pénurie mondiale, les professionnels de la pêche doivent faire face aux contraintes d'approvisionnements et aux exigences réglementaires (indication de la zone de capture, espèce du poisson, méthodes de pêche).
Par conséquent, des mesures ont été prises en amont de la filière pour répondre à ces contraintes. C'est le cas, notamment de La Compagnie des Pêches de Saint Malo. Elle a intégré à bord de son bateau usine, le Joseph Roty II, un système de traçabilité qui assure le suivi de la matière première par un système de code indiquant des informations telles que la zone de pêche, l'espèce du poisson, le jour de capture et le mode de pêche. Les coordonnées sont ensuite transmises à l'entreprise de transformation Comaboko via le système GPS.
L'éclatement des acteurs de la filière en amont (pêcheurs, crieurs, mareyeurs) rend la gestion de l'information complexe et difficile. La mise en œuvre d'un système de suivi et de contrôle des produits de la mer représente des enjeux importants, notamment pour lutter contre l'épuisement des ressources naturelles de la mer. Isabelle Letellier, intervenante au nom de la société Normapêche, rajoute « un manque de moyens informatiques embarqués » chez les pêcheurs. Ainsi, de nombreux efforts d'investissement restent à faire pour améliorer la traçabilité amont de la filière.
Une traçabilité maîtrisée chez le transformateur
Souvent perçu comme des précurseurs en matière de traçabilité, les transformateurs maîtrisent parfaitement les problématiques de contrôle et de suivi. Conscients que la traçabilité représente une garantie de qualité et de sécurité sanitaire, les industriels investissent régulièrement dans des systèmes qui leur permettent de conserver la fraîcheur du produit (durée de conservation courte) et le maintien de la chaîne du froid durant le transport.
De cette manière, la société MerAlliance, spécialisée dans la transformation des produits de la mer, a choisi d'appliquer une traçabilité globale sur l'ensemble de son activité. Ainsi, elle a adopté un outil développé par la société Traceone qui permet la diffusion en temps réel d'informations associées à l'élaboration des produits auprès des distributeurs comme Leclerc, Auchan, Carrefour, Cora, Casino... . Jean-François Feillet, Directeur Qualité et chargé du développement durable de l'entreprise, explique « Notre objectif consiste à mettre à disposition de nos fournisseurs l'information qu'ils attendent sur l'ensemble de la filière depuis l'écloserie jusqu'à l'éclosion finale. Il y a 3 grandes parties, une partie "amont", une partie "usine transformation" et une partie "livraison" jusqu'au client. Au travers de cette chaîne, on s'appuie sur différentes solutions informatiques ».
Les distributeurs exigent une gestion de leurs approvisionnements en flux tendus
Les distributeurs doivent adopter une solution logistique adaptée aux particularités des produits de la mer (fragile, respect de la chaîne du froid...). Commercialisés généralement 24 heures après leurs captures, les produits issus de la pêche doivent avoir conservés leurs fraîcheurs et leurs qualités nutritionnelles (un programme sur 2 ans a été lancé par Ofimer pour valoriser les vertus « santé » des produits de la mer). L'approvisionnement en magasins doit donc s'effectuer en flux tendus et nécessite la mise en place d'un système de traçabilité complexe.
Dans ce cadre, la société [Scapmarée a choisi la solution d'Agrostar pour répondre à ces exigences. « Le contrôle qualité des produits s'effectue à chaque point d'entrée des flux en France : Boulogne, Rennes et Rungis pour les flux grand import (...). La centrale d'achat des produits de la mer opère entre les fournisseurs et les consommateurs. Elle est chargée de contrôler la qualité, d'assurer la traçabilité, et de coordonner les flux », témoigne Benoît Denni, Directeur de l'approvisionnement chez Leclerc.
Finalement avant d'arriver sur les étals du poissonnier ou au rayon saurisserie, les produits de la mer suivent un parcours bien tracé. Les contraintes liées aux particularités du produits doivent à la fois satisfaire les exigences réglementaires « de la pêche à l'arrête » et les attentes du consommateur. Ce dernier devient de plus en plus regardant sur ce qu'il achète. Ainsi, il oblige les acteurs de la filière à s'engager dans une démarche de traçabilité collaborative.
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